“Allez, viens on fait demi-tour!”, voici comment Coumba, une de mes meilleures amies, exaspérée a réagi lorsque je lui ai annoncé pourquoi on était devant un barber shop. Je suis sûre que vous avez également votre Coumba, vous savez, cette amie qui assiste impuissante à toutes vos folies.
Près d’un an et demi après mon premier big chop (mai 2016), j’ai pris la décision de renouveler l’expérience. Après mon “heat damage“, l’image de mes cheveux mi-crépus, mi-raides me rendait tout simplement folle. Je ne pouvais plus les coiffer comme je l’entendais. Moi qui avais tant chouchouté mes cheveux et qui avais hâte d’atteindre une certaine longueur (comme ces filles sur Youtube 😀 ), je vivais cela comme un rappel quotidien de l’erreur que j’avais faite: LISSER MES CHEVEUX SANS PROTECTION. Je vous explique, depuis que je m’étais coupé les cheveux, je ne les avais pas lissé. Je n’en avais jamais ressenti le besoin mais les lisser m’aurait permis de faire le point sur leur pousse. Un jour, l’occasion s’est présentée lorsque j’ai appris qu’une de mes amies organisait une fête pour son mariage. Bien évidemment, j’avais tout prévu: tenue, maquillage… Tout était bien parti pour que je sois “on fleek”. Malheureusement, malgré le fait que les salons de coiffure afros soient de plus en plus nombreux à Paris, il a fallu qu’ils aient tous été complets ce jour-là. Sauf que j’étais décidée à avoir les cheveux lisses. Oui, lorsque j’ai une idée en tête, impossible de l’oublier. Après avoir épuisé toutes mes cartes, j’ai donc décidé d’appliquer mon plan Z: aller à Strasbourg-St. Denis. Attention, je n’ai rien contre les coiffeurs la-bàs. À plusieurs reprises, ils m’ont été d’une grande aide. Cependant, chaque fois que j’y suis allée depuis mon retour au naturel, j’ai eu droit à des remarques désagréables de leurs parts car mes cheveux étaient “trop crépus”. Pour reprendre l’histoire, après avoir négocié le prix, la coiffeuse a procédé au lissage et au bout d’une heure, je quittais le salon… avec une odeur de brûlé. C’est assez long à expliquer, c’est pourquoi je reviendrai sur cette histoire plus tard avec un autre post.
Concernant la deuxième raison pour laquelle je me suis coupé les cheveux, c’est que tout simplement j’adore avoir les cheveux courts. Sans prétention, j’ai de la chance car les coupes à la garçonne me vont aussi bien que les cheveux longs (un des avantages d’avoir un visage rond 😏). Non seulement j’avais reçu beaucoup de compliments mais par dessus tout, grâce au court, j’avais enfin trouvé LA SOLUTION pour finalement faire mon âge. Oui, c’est dur quand tu as plus de 20 ans mais qu’on te réclame toujours une pièce d’identité pour vérifier que tu es bien majeure ou tout simplement lorsqu’on prend ta petite soeur pour ton ainée 😂.
Pour me couper les cheveux, j’ai décidé de me rendre chez un coiffeur pour homme. Dans un salon de coiffure pour femme, j’aurais payé deux fois plus cher pour la même coupe, sachant que le résultat aurait été le même, voir moins réussi. Ma première expérience a été assez traumatisante car la coiffeuse m’avait tout simplement RATÉE ! Je vous laisse en juger par vous même…
Non vous ne rêvez pas, j’ai bel et bien eu droit à un brushing… offert par la maison, bien sûr. C’était en quelque sorte une manière pour la coiffeuse de se rattraper… sauf que le mal était déjà fait. 😑 Bien évidemment, ce jour-là, j’étais accompagnée de Coumba (oui, encore elle!).
Comme on dit, on apprend de ses erreurs. Ne pas être passée par la case barber shop avait été un de mes grands regrets en 2016. Sur les réseaux sociaux, je voyais souvent des femmes avec coiffures “TWA” (ndlr: teenie weenie afro) toutes aussi stylées les unes que les autres tandis que la mienne était tout simplement sans caractère.
Comme pour mon premier big chop, je me suis fixée des objectifs, à savoir garder mes cheveux en bonne santé. Croyez moi, après un “heat damage”, l’expression la qualité avant la quantité prend tout son sens. J’espère également dépenser moins d’argent en produits capillaires. Enfin, j’espère sans trop y croire 😉 Lorsque vous commencez quelque chose, vous avez tendance à prendre des conseils de gauche à droite, ce qui a été mon cas lors de ma grande coupe.
Dès qu’une fille avec une “longeur légitime” ventait les bienfaits d’un produit, je courais aussitôt l’acheter. Mais bon, pour cela, seul le temps nous le dira. Ne plus m’imposer d’interdits fait également parti de ma liste. En 2016, j’avais fait le choix de ne plus porter d’extensions afin de vivre à 100% l’expérience nappy. Cela peut paraitre cliché mais je voulais vraiment apprendre à connaitre mes cheveux. Je ne vous cache pas que les premiers jours ont été très durs, j’ai eu beaucoup de mal à accepter ma texture… que je découvrais. Une découverte car j’ai connu mon premier défrisage à l’âge de 7 ans. Et pendant les années qui ont suivi, je me défrisais tous les 2/3 mois. Ce qui signifie que seule la partie de cheveux ayant poussé entre-temps correspondait à ma réelle nature de cheveux. Pour rappel, une fois que le défrisant est appliqué sur le cheveu, son état est modifié à jamais. C’est irrévocable comme le dit si bien Denis Brogniart dans Koh-Lanta. De plus, l’épisode chez la coiffeuse n’avait fait qu’empirer le mal-être. Et puis, comme je vous l’ai expliqué plus tôt, j’ai été beaucoup complimentée par rapport à ma coupe mais j’ai également du essuyer plusieurs critiques sur mon choix capillaire. Le plus triste, c’est que ces remarques venaient majoritairement de mes proches. Je vous ai dit que j’étais têtue? Têtue mais aussi militante dans l’âme! 😂 C’est pourquoi à un moment, ce n’était plus un choix mais un engagement. Je représentais “les sistas”. Aujourd’hui, je suis toujours autant engagée mais disons que mon approche est différente. J’ai compris que le plus important était de connaitre, d’assumer et d’apprécier ses cheveux quelle que soit la maniere dont on les porte.
Voilà, c’est la fin de ce premier bilan capillaire. J’espère qu’il vous a plu et vous a donné envie de lire les suivants. N’hésitez pas à partager en commentaire votre expérience “Big Chop”.