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La communauté noire au Japon

“Mais qu’est-ce que tu vas faire au Japon? En plus, tu seras la seule noire la-bàs!”, c’est quelque chose que j’ai beaucoup entendu avant mon départ. Bien évidemment, ce n’est pas quelque chose qui allait m’arrêter. Cependant, je ne vous cache pas que la curiosité a fini par prendre le dessus. Alors, le Japon est-il familier avec les noirs?

La communauté noire au Japon

La réponse est oui! Ultraminoritaire mais présente, il existe bel et bien une communauté noire au Japon. Majoritairement composée d’américains puisque les Etats-Unis y possèdent plusieurs bases militaires ainsi que de nombreux partenariats d’enseignement. Puis, il y a l’autre moitié qui est composée d’étudiants et de travailleurs venant des Caraïbes, du Brésil mais également d’Afrique dont le Nigéria ou encore le Sénégal. Parmi ces gaijins* noirs qui ont décidé de s’établir au pays du soleil levant, certains ont réussi à se faire un nom. C’est le cas de Mansour Diagne, entrepreneur à succès, gérant une agence de mannequins et traducteur pour la NHK (télévision nationale japonaise). Il y a également Jero, chanteur d’Enka, musique traditionnelle japonaise.
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Le chanteur Jero © Pinterest
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Miss Japon 2015, Ariana Miyamoto © Pinterest
Cette vague migratoire qui a commencé il y a plus de 20 ans, a donné en toute logique naissance à des couples interraciaux dont les enfants sont appelés “hafu”. Parmi eux, un grand nombre témoignent avoir vécu une enfance difficile due à leur “différences”. A ce sujet, je vous invite à regarder le documentaire Hafu ou encore le témoignage de cet afro-japonais. Toutefois, aujourd’hui, la situation commence à changer grâce à de nombreuses personalités publiques qui mettent en lumière leurs conditions au sein de la société japonaise. C’est le cas d’Ariana Miyamoto, Miss Japon 2015.

Mon expérience en tant que noire au Japon

Alors, je vais être claire dès le départ et répondre à LA question qui m’a été posé un millier de fois. Non, je n’ai pas été victime de racisme pendant mon séjour 😒.
Pour vous dire, j'ai n'ai (malheureusement) pas échappé aux "collés serrés" dans les transports en commun 😂 I © Michael Fulvia
Plus sérieusement, remettons les choses dans leur contexte. Je vivais à Tokyo, une ville qui reçoit des millions de touristes venant des quatre coins du monde… dont des noirs 🤷🏽‍♀️ Peut-être que si j’avais vécu dans un petit village peu familier aux touristes, la situation aurait été différente mais j’en doute. Pourquoi? Premièrement, bien que je déteste faire des généralités, les japonais sont réputés pour être polis et je peux vous certifier que c’est vrai! 😂 Du coup, si j’avais du faire face à un japonais raciste, il y aurait eu peu de chances pour que je m’en rende compte, du moins, de par son comportement. Deuxièment, même si je ne suis restée que quelques mois au Japon, je voyageais souvent dans des villes peu touristiques et tout se passait bien. Après, il est vrai que lorsqu’on ne connait pas une personne, il est difficile de savoir à qui on a affaire 😌
 
En fait, je viens de me souvenir que j’ai bien eu droit à des regards indiscrets… ceux des bébés qui écarquillaient grand les yeux en me voyant 😂
On ne croise pas de noirs à Tokyo comme on en croiserait à Paris ou à Londres. C’est pourquoi, j’ai “suscité beaucoup de curiosité”. A commencer par mes cheveux. Je les portais au naturel en alternant afro, twists et nattes collées, ce qui m’a valu beaucoup de “kawaii**”. Les plus curieux n’hésitaient pas à me poser des questions par rapport à leurs entretiens ou comment je réalisais mes coiffures 🤗.
Une autre chose qui a le mérite d’être évoqué dans cet article est la réaction d’un noir lorsqu’il rencontre un autre noir. En ce qui me concerne, j’avais généralement droit à la même réaction. La personne était d’abord surprise de me croiser (un peu comme les bébés japonais 😂) puis me souriait en mode “wakanda”. Ensuite, il y avait d’autres personnes… un peu dans l’excès, je dirai. Par exemple, un jour alors que j’allais à l’université, j’ai croisé la route d’un gars qui est carrément venu me taper dans la main le sourire grand aux lèvres 🤦🏽‍♀️, un peu comme si j’étais sa pote et qu’on se retrouvait après une longue période sans s’être vus. D’ailleurs, à mon retour en France, j’en avais discuté avec un ami qui m’avait confirmé avoir également vécu ce genre de situation lors de son séjour au Japon.
 
#tb2017 Mon (mini) afro et moi, 2 jours après mon arrivée à Tokyo au Shibuya Crossing 💃🏾

Et les cheveux dans tout ça?

N’oublions pas que mon blog est également dédié aux cheveux afros alors je me dois de donner mon avis sur ce sujet. 
Tout d’abord, à titre informatif, le Japon fait parti du top 5 des marchés mondiaux de la cosmétique. C’est pourquoi, en y allant j’avais l’espoir de trouver mon bonheur au niveau des soins capillaire. Pas de chance! Là-bas, la clientèle aux cheveux afros représente moins de 5% de la population. Donc vous l’aurez compris, sortir des produits spécialisés n’est tout simplement pas rentable pour les entreprises japonaises… d’où leurs inexistences. De plus, les salons de coiffures afros ayant peu de concurrence et peu de clients coûtent très chers. Pour vous dire, on m’a une fois proposé de me faire des braids pour 150€. C’est pourquoi je vous recommande de faire le plein avant votre départ et de ne surtout pas oublier de mettre vos produits dans votre valise. 
À nouveau, j’espère que cet article vous a plu. N’oubliez pas de liker et partager! 😉
Frohiquement, F.
*gaijin est un terme utilisé par les japonais pour désigner les étrangers au Japon // **kawaii est un terme japonais utilisé pour décrire tout ce qui est mignon/beau.
La suite de mes aventures au Japon continue ici 👇🏽

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